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Au pays du Cognac, le tonneau est roi

 

       Élément essentiel dans l'élaboration de l'emblématique eau de vie charentaise, la barrique exige d'être traitée avec égards. Si le vin altère le bois et réduit ainsi la durée de vie des tonneaux, les alcools forts peuvent séjourner durant des longues années sous bois, parfois pendant plus de 10 ans. C'est là, au pied des coteaux de Boutiers- St Trojan, qu'intervient Ludovic Lavoute, docteur ès-tonneaux. Il répare et entretient les précieuses pièces en chêne. Ce matin, Ludovic se penche sur un spécimen de 350 litres qui affiche fièrement ses 30 ans mais aussi une douelle fissurée. Douleur chronique du tonneau, c'est la cause principale d'un passage à la tonnellerie. Pour Ludovic, il va falloir démonter le tonneau en ôtant les fonds et les cercles, puis remplacer la douelle par une nouvelle. Ces lamelles de chêne, en provenance directe des forêts du Limousin ou de l'Allier, constituent l'ossature des barriques. En règle générale, il y en a 35 par pièce finale. La nouvelle venue sera façonnée à la dimension exacte des autres, au moyen d'outils spécifiques. Le cérémonial est assez complexe car en jouant sur les cercles, il faut toujours conserver la structure du tonneau en place. Une fois la douelle changée, le tonneau est remonté dans un ballet de coups de marteau. Ludovic va aussi remplacer les fonds, assemblés en Charente par un spécialiste, ainsi que les cercles de métal. Un petit passage sous presse plus loin et la barrique sera d'attaque pour 30 nouvelles années. Pour finir, Ludovic va s'assurer de l'étanchéité de son ouvrage en y injectant de l'eau sous pression. Chaque jour, le tonnelier arrive à remettre 5 pièces sur pieds.

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