Les pierres à feu du Loir-et-Cher
C'est dans la vallée du Cher que l'on trouve les meilleurs silex, précisément autour de la commune de Meusnes. A première lecture, cette phrase peut intriguer. Elle soulève invariablement un doute sur la destination de ces pierres qui nous ramènent vers des époques lointaines. A commencer par l'école primaire où il était coutume de parler de silex en évoquant une ère bien plus ancienne lorsque ces pierres ont permis à l'homme de maîtriser le feu. Plus proche de nous, vers le XVIIè siècle, il est toujours question de feu et de silex mais cette fois le minerai est prépondérant dans le mécanisme des armes à feu. C'est là qu'entre en scène notre pierre du Loir-et-Cher. De par la qualité de ses étincelles, elle devient un élément crucial qui, en percutant la poudre, va y mettre le feu et permettre à la balle de faire son office. A la grande époque napoléonienne, environ 800 personnes vivaient de la pierre à feu dans cette région, aujourd'hui subsistent nos deux tailleurs de Meusnois. Jean-Jacques et Kévin exécutent de petites formes trapézoïdales dans la pierre pour satisfaire une demande internationale émanant de collectionneurs, tireurs sportifs et amateurs de reconstitutions historiques. A l'origine, les anciens descendaient à plus de 30m sous terre pour extraire le minerai pyromaque, aujourd'hui Jean-Jacques et Kévin prospectent en surface et sont à l'affût de tous chantiers ou travaux dans les environs du Cher. Parfois, ils se font aider par des blaireaux à la recherche de nourriture qui mettent quelques pierres au jour! L'atelier des caillouteux ainsi que l'on surnommait les travailleurs du silex, abrite aussi un musée qu'il est possible de visiter lors d'un passage dans cette région.


