Débit de châtaignier
A Groléjac, le Périgord est noir. Ce qualificatif, le Sud-Est du département le doit à la profondeur de ses forêts, chênes et châtaigniers en tête. Ce sont précisément les châtaigniers qui intéressent les feuillardiers. Dans l'atelier de M.Labrunie, 5 hommes dont 2 apprentis qui sont à pied d’œuvre en ce mardi matin de février. Les hommes vont travailler de jeunes pousses de bois qu'ils sont allés couper dans les forêts. Ils vont les transformer en feuillards destinés à la tonnellerie. Utilisés pour le transport, les feuillards vont entourer les cercles métalliques des barriques pour en protéger la structure. Les feuillards vont aussi permettre aux papillons d'y nicher. Les insectes préférant le bois tendre, ils ne vont pas s'attaquer aux douelles. Partant d'une barre, le morceau de bois coupé, le feuillardier va alors fendre le bois dans sa longueur pour en tailler de fines et longues lattes. Le geste précis consiste à se jouer des nœuds et autres imperfections du bois pour arriver à des pièces homogènes qui seront planées: comprenez rabotées mais avec une plane, l'outil emblématique du feuillardier. Ensuite, les lattes sont ployées pour former des cercles qui sont livrés aux tonnelleries. Présentée comme cela, la fabrication pourrait sembler simple mais en réalité il faut une belle dose d'expérience pour réussir à contraindre le bois aux formes et dimensions voulues. Les 2 apprentis me confirment d'ailleurs que cela ne s'acquiert pas en quelques jours ou semaines. Il leur faudra encore de longues journées à triturer le châtaignier avant d'être efficace. M. Labrunie et ses 2 employés sont plutôt du genre chirurgiens du châtaignier. Gestes vifs et précis, ils témoignent d'un savoir-faire solidement enraciné dans les forêts du Sud-Ouest.



En savoir plus:
Le site de l'entreprise: www.la-feuillardiere-labrunie.com
Des infos sur la région: www.perigordnoir.com