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L'Hérault, où la Terre rencontre le feu

 

           D'un point de vue historique mais aussi géologique, l'Hérault entretient un rapport privilégié à sa terre. Au nord du département, une curiosité taillée dans le calcaire des causses, le cirque de Navacelles est logé dans un méandre asséché de la Vis. Au pied des Cévennes, la vallée du Salagou offre un panorama rouge intense appelé ruffes. Il est lié à la présence d'oxydes de fer dans les roches. Surplombant la Via Domitia, ancienne voie romaine reliant l'Espagne à Rome, l'Oppidum d'Ensérune est réputé pour ses belles collections de céramiques séculaires.

 

Pour illustrer ce lien, rendons visite à Caco et Sylvie, un couple de céramistes installés à St-Jean de la Blaquière, près du lac du Salagou. Une rencontre en deux temps, assez exceptionnelle.

 

Démarrons par le processus créatif. Caco et Sylvie sont en train de relancer leur activité, il leur faut donc constituer un stock de nouvelles pièces en vue du vernissage prochain. Dans leur atelier avec vue panoramique sur le plateau et les contreforts du Larzac méridional, Caco sculpte le grès. Il imagine tous types de formes et objets, et ce jour-là il peaufine une boîte aux formes animales. Sylvie travaille sur une ligne de vases-bouquets. Une invention de la céramiste pour laquelle elle recherche de nouvelles formes. Après avoir aplati la pâte sur une croûteuse, sorte de laminoir pour potiers, elle se sert de différents types d'objets pour façonner un bouquet solidaire tout en finesse. Riche de cette première rencontre et de nombreuses informations sur la terre et le métier, je quitte le Larzac pour y retourner quelques semaines plus tard.

 

Car qui dit céramique sous-entend cuisson! On retrouve les deux artistes et quelques proches autour d'un noborigama tout juste frémissant. Point de barbecue ou d'asado, il s'agit d'un four à bois d'inspiration japonaise mais de fabrication maison. Sa chambre est remplie des nouvelles créations et la fine équipe va devoir l'alimenter en bois sans arrêt. Démarrée à 10 heures du matin, la cuisson va continuer jusqu'à 5h à l'aube du lendemain afin que le géant de briques atteigne les 1300° de rigueur. Cette cuisson longue durée offre un spectaculaire ballet de formes et de couleurs dans la nuit héraultaise. Elle demande surtout un vrai savoir-faire et une rigueur parfaite afin de conduire la cuisson au mieux tout en gérant la chaleur de gueux qui règne aux abords du four. A l'intérieur, car il faut de temps en temps jeter un coup d’œil dans les entrailles de la bête, de petits marqueurs fondent à des températures différentes. Ce sont eux qui indiquent l'avancée de la cuisson et dictent la cadence de rechargement en bois. Comme à la bataille navale, le dernier de ces indicateurs est touché puis coulé. Ensuite le four est scellé à la barbotine avant de lentement descendre en température. Un travail de patience démarre, le noborigama ne sera ouvert que deux jours plus tard!

En savoir plus:

 

Le site de Caco et Sylvie

www.bouquetdeflammes.com et leur Facebook

 

Quelques infos sur les curiosités héraultaises évoquées ci-dessus:

www.herault-tourisme.com

 

La phase de création en images

Une nuit sous le signe du feu

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