L'HEXACTITUDE DU GESTE

A Saint-Etienne, plein feux sur l'armurerie

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        La fabrication d'armes a grandement contribué à l'essor de la préfecture ligérienne. Comme d'autres villes du Massif Central, les eaux vives et le minerai de fer ont amorcé une tradition coutelière qui, au fil du temps, s'est orientée vers les armes à feu. Au XVIII siècle, la Manufacture d'armes de Saint-Étienne voit le jour. Plus connue sous son nom commercial de "Manufrance", elle comptera plus de 10000 employés. Après la seconde guerre mondiale, un lent déclin va s'amorcer, la manufacture fermera définitivement ses portes en 2001. Actuellement, l'armurerie stéphanoise compte une entreprise industrielle (Verney-Carron) et de rares indépendants. C'est ainsi que dans la bien-nommée Rue des armuriers, on peut trouver Reparm, l'atelier de Christian Chevaly. Depuis une trentaine d'années, l'artisan exerce son savoir-faire en matière de restauration, personnalisation, transformation. Il fabrique également des pièces sur demande. Malgré les difficultés actuelles, moins d'armes, de chasseurs et de gibier, Christian perpétue une tradition familiale puisque c'est son père qui a fondé l'atelier. Un lieu dédié au travail manuel comme en attestent les piles de limes, le "onzième doigt de Christian". Ce jour-là, l'artisan remet en état un fusil de chasse, une pièce de cœur pour son propriétaire. Après un passage entre les mains de Christian, elle sera de nouveau en état de fonctionner. Certaines restaurations peuvent demander jusqu'à 10 heures de travail, la rentabilité est donc loin d'être garantie. Il faut aussi savoir travailler le bois des manches et la gravure tout en veillant à conserver les petites anicroches qui témoignent de l'histoire de l'arme. Tout un savoir-faire garant d'une partie du patrimoine de la ville.